dimanche 27 janvier 2013

Révélation


Jusqu'au bout,
Le tyran fera résonner les vibrations de son emprise,
Mettra à bas tout espoir d'une miraculeuse accalmie,
Jusqu'au bout,
Il vivra dans le but de faire entendre le bruit de ses fouets,
Et désormais, sans regret, son sang, je ferai couler.

Faire sonner le glas de cette interminable confrontation,
A coup de perche tendue, les chairs se déchirent et s'éparpillent,
La chute n'est pas annoncée, mais on la prépare avec conviction,
Parce qu'on sait qu'un jour où l'autre, tu tomberas par ta famille.
De mes mains, ton cœur de pierre retombera à la poussière,
Par mon souffle, je les étendrai jusqu'aux confins de mon Enfer,
Je l'ai construit de mes propres mains, depuis des années et des années,
Même ta tombe est prête à accueillir ton cœur vierge de tous regrets.

Affronte la colère que tu as toi-même nourrie au cours du temps,
Fais face à ces horreurs que tu ne daignes pas reconnaître comme tes enfants,
La chair de ta chair, mais sûrement pas comme tu voulais la modeler,
Et ce n'est sûrement pas par les coups et les insultes que tu allais y arriver.
Regarde la vérité en face, tu as échoué, une fois de plus,
Dans le rôle que tu as toujours voulu te donner mais qui jamais, ne t'a plu.
Regarde se lever devant toi, le peuple que tu as voulu assouvir,
Aujourd'hui, c'est nous qui feront de toi, un être apte à mourir.

Au final, loin de ces envies meurtrières,
Nous partageons quelque chose, père.
Cette envie irréversible de voir l'autre souffrir,
Et sombrer dans une agonie, proche du désir.
Par notre nature à souhaiter le mal et le sang
Peut-être que nous sommes pareil,
Que notre guerre, aussi dure soit-elle,
N'est qu'un moyen pour partager quelque chose, ensemble.


Extrait de Rouge Vermeil (à paraître)

samedi 5 janvier 2013

Ruines


Ce sont dans les rues de cette ville imaginaire,
Que j'ai pensé pouvoir bâtir mes plus solides barrières.
A penser que les murs seraient largement suffisant,
Pour contenir les attaques de ce soleil brûlant.
J'ai bâti de mes propres mains,
Ces murs, ces assemblages de parpaings,
Aujourd'hui réduit à l'état de poussière,
Il fallait bien qu'un jour, ils franchissent mes frontières.

Rien ne sert de construire,
Tout est entièrement destructible,
Des limites à ne pas franchir,
Ici personne n'est invincible.
Au fin fond de la conscience,
Il y a comme une évidence,
Où que se cache ta délivrance,
Ce ne sera pas dans cette déchéance.

Marcher sur les bris de verre aussi nombreux que les mensonges,
Tout est sombre désormais, bien plus sombre que dans tes pires songes.
S'effondrent encore de temps à autres des immeubles entiers,
Très peu ici resteront dressés vers les sommets.
Tout est rasé désormais, l'horizon n'est plus percé,
Même ces chants mélodieux qui autrefois me berçaient,
Ont disparu à jamais, dans les méandres de ce fossé,
Et jamais je ne reverrai ces sourires qui m'ont fait rêver.

Aujourd'hui est venu le temps de reconstruire sur ces ruines,
Des bâtiments autres que les précédents et bien moins fragiles.
Il est difficile de reconstruire sur un sol de poussière de douleur,
Mais qu'importe le temps, si cela permet de reconstruire mon bonheur,
Ces attaques répétées, ont cessé depuis un moment,
Mais les cicatrices ne s'atténuent pas pour autant,
Et le temps n'y fait rien, les larmes ne sèchent pas aussi rapidement,
Malgré les échardes sur mes mains, il faut que j'avance...

Je veux repeupler mon horizon de nouvelles connaissances,
Mais bien difficile sera la reprise de confiance....




Extrait de Noir D'Encre, paru en Décembre 2011.
Texte N°20/35 - Chapitre Unique : Quand La Folie Reine